Labellisée par décision préfectorale du 18 avril 2019
(crpa du 13 novembre 2018)
"Architecture contemporaine remarquable"
Résidence Port Ambonne
Avenue Amphitrite, avenue de la Joliette, boulevard des Matelots
Architectes : Francisco Lopez Almansa (né en 1934), François Coste (né en 1937) 1971
Paul et René Oltra, créateurs d’un village naturiste installé dès 1956 sur un site isolé, projettent de passer d’un type d’organisation temporaire à des structures d’accueil pour 6 à 7 000 personnes répondant aux ambitions de la nouvelle station du Cap d’Agde créée par la Mission Racine.
Ils missionnent l’architecte et urbaniste François Lopez, ancien collaborateur de Jean Le Couteur, qui a travaillé en collaboration avec François Coste, pour dessiner la résidence Port Ambonne en 1971.
Sur un terrain de 14 ha, le programme prévoit de bâtir un milieu clos, prenant en compte le site naturel, les vents dominants, une servitude d’élévation de trois niveaux, un espace essentiellement piétonnier avec 2 000 places de parking à l’extérieur.
Sur un terrain de 14 ha, le programme prévoit de bâtir un milieu clos, prenant en compte le site naturel, les vents dominants, une servitude d’élévation de trois niveaux, un espace essentiellement piétonnier avec 2 000 places de parking à l’extérieur.
Il s’agit également de créer un microclimat qui permette d’allonger la saison du printemps à l’automne. Le fonctionnement autonome de la résidence nécessite de proposer tous les services nécessaires : accueil, commerces, garderies, jeux, lieux de distraction, service médical.
Le permis de construire n’est accordé officiellement que pendant les travaux, sur l’insistance des deux architectes et malgré l’opposition de Jean Le Couteur.
Cette réalisation, qui a fait l’objet de très nombreuses publications élogieuses dans les revues nationales, est retenue par la section française de l’Union Internationale des Architectes pour représenter la France au Congrès de Varna (Bulgarie) en 1972, sur le thème de l’architecture et les loisirs.
L’édifice en arc de cercle isole la communauté de l’extérieur mais ouvre sur un port. Il forme un amphithéâtre où les cent cinquante cellules de logements de deux ou trois pièces, disposées sur trois niveaux, dominent une dalle aménagée en jardin suspendu, surplombant le patio du centre commercial dont le cœur est occupé par la piscine collective et ses plages. Sous la dalle s’étend une galerie ouvrant sur quarante boutiques, qui constitue un des lieux d’animation du site.
L’architecte expose lui-même dans un article la conception de son œuvre : « Trois mouvements définissent la composition : le geste sur le port c’est-à-dire un ensemble commercial ouvert sur l’extérieur.
L’ensemble du site impressionne par son ampleur. La forme de roue dentée introduit la notion d’architecture dynamique, solaire, comme susceptible de tourner en fonction du soleil.
L’édifice en arc de cercle isole la communauté de l’extérieur mais ouvre sur un port. Il forme un amphithéâtre où les cent cinquante cellules de logements de deux ou trois pièces, disposées sur trois niveaux, dominent une dalle aménagée en jardin suspendu, surplombant le patio du centre commercial dont le cœur est occupé par la piscine collective et ses plages. Sous la dalle s’étend une galerie ouvrant sur quarante boutiques, qui constitue un des lieux d’animation du site.
L’architecte expose lui-même dans un article la conception de son œuvre : « Trois mouvements définissent la composition : le geste sur le port c’est-à-dire un ensemble commercial ouvert sur l’extérieur.
Le sanctuaire : il est dans la nature du fait naturiste d’imposer, par un retranchement du monde, une vie sociale en milieu clos, close aux intrusions comme aux regards ; il est dans la nature même du littoral languedocien d’imposer par un rempart au vent une vie végétale en jardin clos, clos au « magistrau » comme au « marin » ; le respect de ces deux paramètres impose une composition résolument introvertie sur le milieu intérieur[...].
Les terrasses aux retraits successifs ménagent un dernier enclos définissant un volume qui présente au monde extérieur le rempart d’encorbellements érigés sur le soubassement de basalte de l’amphithéâtre ouvert sur l’horizon marin, domaine des embruns et du soleil, dunes, plages : ensembles sportifs et stades nautiques y trouveront leur place. Le gabarit moyen des trois niveaux est maintenu en raison d’une intégration spatiale plus vaste, le domaine piétonnier est maintenu aussi vaste que possible, les automobiles sont rejetées dans les garages périphériques » *9
Le profil des refends à 45° dans l’amphithéâtre assure un ensoleillement et une vue maximum tout en protégeant l’intimité. À l’arrière, les coursives en encorbellement reçoivent des éléments de protection dont la moitié inférieure, ouvrant vers le bas, apportent vue et lumière.
Les nombreux escaliers permettent une circulation diversifiée et ménagent des vues depuis les coursives vers l’intérieur.
La portion sud de l’amphithéâtre, en retrait, referme la structure et comprend le restaurant panoramique qui surplombe la piscine (transformé en logements).
Les appartements étant exclusivement des résidences de vacances, les surfaces pratiques (cuisine, sanitaires, rangements) sont réduites au profit de l’espace séjour, prolongé par une loggia puis une terrasse surmontée d’une pergola.
L’ensemble du site impressionne par son ampleur. La forme de roue dentée introduit la notion d’architecture dynamique, solaire, comme susceptible de tourner en fonction du soleil.
Elle donne aussi l’impression d’une gigantesque « machine à habiter », ici collective, dont les appartements sont appelés « cellules ».
* 9. F. Lopez, « Cap d’Agde. Village hélio-marin Oltra. Centre naturiste international », Techniques et Architecture, 34e série, n°1, octobre 1971, p. 92-98
Source: culture.gouv.fr